Maman je sens comme une boule dans mon sein gauche

Elle s’appel Esther, deuxième fille d’une mère aimante mais très occupée au quotidien. A 16 ans, Esther sent comme une boule dans son sein gauche mais a du mal à le dire autour d’elle. C’est à l’arrivée dans la maison d’une vacancière de 19 ans qu’elle a le courage de lui partager ce qu’elle ressent. Il s’agit de sa cousine, la fille du frère à son père, Rebecca. Les deux échangent alors sur le sujet et Rebecca lui invite à le dire à sa mère. Elle hésite puis trouve le courage de se confier enfin à sa mère. Pas de chance, sa mère lui promet de l’emmener à l’hôpital mais deux mois après, c’est la fin des vacances et elle ne s’est toujours pas rendu à l’hôpital.

Une année s’écoule et une autre commence. Elle sent désormais que cela commence à gener son quotidien. Esther relance la discussion avec sa cousine qui l’invite à rappeler sa mère. Sa mère continue de remettre à demain après une palpation sommaire.  Elle rassure sa fille qui pourtant à raison semble bien inquiète. Sa cousine l’encourage désormais à informer son père. Quand Esther annonce cela à son père, ce dernier réagit aussitôt et donne 15 000 FCFA à sa fille pour qu’elle se rende à la clinique. Esther invite alors sa sœur Rebecca à l’accompagner.

La-bas elles croisent le major, on ne sait pas s’il est infirmier ou medecin. Il consulte Esther et ne prescrit aucun examen si ce n’est une ordonance avec une pommade de massage y compris de l’alcool pour appliquer autour du sein qui fait mal. Six mois après il n’y plus qu’une seule boule mais désormais trois. Le sein gauche semble couler sans raison. Inquiète sa cousine n’est pas là, sa mère n’en fait pas une priorité, elle évite les copines par peur de moquerie et elle ne se sent pas à même d’en parler avec son père ? Vers qui ira-t-elle ?

C’est comme ça qu’elle décide de faire quelques recherches sur internet. Alors là elle découvre ce que c’est qu’un nodule et les infections bénignes du sein dont les kystes, les changements fibrokystiques, l’hyperplasie, l’écoulement du mamelon, la gynécomastie.  Elle apprend que cela peut conduire au cancer du sein. Elle décide q’elle doit se faire consulter. Elle choisit désormais d’aller dans une grande clinique où juste après la palpation on lui préconise des examens.

Elle nous partage ce témoignage pendant qu’elle attend le RDV pour l’interprétation des résultats de sa mammographie. Nous ne souhaitons pas le pire mais nous savons que dans bien des cas le pire se produit par ce que nous n’avons pas pris les devants. Pendant que nous prions pour Esther, regardons autour de nous et parlons de la santé de nos filles, sœurs, femmes et mères sans tabou.