L’ancien Eugène Kakou Tcholien s’en est allé – la Famille AET en deuil

On aura jamais fini de connaître les anciens, nul ne pouvant défier le temps, les voilà les cracs qui s’en vont les uns après les autres.
Mais le chemin commun de l’école est un répère si précis qu’on retrouve toutes les traces de chacun et celles de tous.

Au moment où nous accompagnons à sa dernière demeure l’ancien Eugène Kakou Tcholien, quelques vagues souvenirs me reviennent que je voudrais conter ici.

En 1972, le capitaine Ondoko Henri prend les rênes de l’école et avec lui arrivent plusieurs cadres congolais dont Eugène Kakou.
Nous ne le connaissions pas nous les bleus de cette année là, simplement qu’il suscitait auprès de nous admiration par son élégance, sa tenue et son aisance dans le sport. Il n’ était pas directement lié aux 6e, mais la fibre AET qu’il avait le rapprochait tellement de nous, on le comprendra plus tard.

Les dimanches, il aimait venir nettoyer sa voiture Peugeot 204 familiale de couleur beige immatriculée 509P4  juste au lavabo qui se trouvait derrière la cuisine au réfectoire.
Il y venait avec ses deux garçons Elvis et Beby, ce dernier avait toujours un ballon.

Alors, Tcholien va agréablement nous surprendre un de ces dimanches. Il faut se rappeler que le dimanche après le petit déjeuner, c’était toujours une épreuve pour les bleus de repartir dans les chambres et c’est justement dans cette zone que se trouvait la « douane » faite des anciens particulièrement de 5e qui venaient y capturer des bleus.

Ce dimanche là pendant que nous étions pris dans le filet des anciens, on entendit une voie rugir. « Eh, vous là,  laissez les »! les bleus venez ici…
C’est là qu’il nous révéla qu’il était AET, déclina son matricule et nous annonça qu’il arrivait comme cadre à l’école. Nous eûmes une bonne dose de ses souvenirs de l’école.
Ensuite, il s’occupait de l’équipe de football de l’école en tant qu’entraineur. Ça n’a pas duré très longtemps car il avait été appelé à d’autres fonctions, on le retrouvera plus tard à Ornano dans le staff d’Inter Club.

Ce qu’il faut retenir de l’ancien, de ce que nous avons appris et observé de lui, c’était un homme de conviction. Très engagé dans l’équipe de football Etoile du Congo dans ses années de gloire avec l’autre aïeul Emile Batoukeba et autres, lorsqu’ils ont été appelé pour intégrer Inter Club au vue de leur statut de militaire, chez l’ancien le cœur est entré en conflit avec le devoir.

Le cœur était à Etoile du Congo et le devoir à Inter Club.
Par respect et par discipline, il a privé le cœur et a répondu au devoir. Mais, malgré tout, le grand joueur qu’il était, regulateur au milieu du terrain aux côtés de Excellent Ongagna et les autres, il n’a plus vraiment donné la mesure de son talent et sa carrière de joueur de champ a vite pris fin. C’est pratiquement sous ses yeux que les Didier Kabala, Bisseyou Clint Tonis font leurs débuts dans Inter club au début des années 70.

L’ancien était très social et plein d’humour, ce type d’homme qu’on a envie d’avoir lorsqu’on est en collectivité. C’était un sportif émérite simplement qui a donné tout ce qu’il pouvait. 

Il a toujours montré sa fierté d’appartenir à la grande famille des AET. À la création de notre association, il n’était pas loin des autres aïeux Kiegela, Jacques Yvon Ndolou, Otina. Dans sa pointe d’humour, il est certainement parti avec un sourire, lui qui était le copain et complice de ses enfants, un homme heureux à sa mesure, un AET valeureux et sans histoire.

Adieu! L’ancien,  Adieu Tcholien, Adieu le sportif émérite, Adieu le cadre, Adieu Coach
Que la terre de nos ancêtres te soit légère.

Auteur : AET Jean-Aive Allakoua Mle 1275 ( Salvador Allende)