WhatsApp s’impose désormais comme application de messagerie par excellence
Apparu dans les années 2009, whatsapp est l’application mobile de messagerie la plus utilisée en Afrique. Elle compte plus d’un milliard d’utilisateurs en tout et connait un succès de taille auquel l’Afrique n’est d’une forte contribution.
Selon une étude du cabinet Sandvine, whatsapp représentait en 2015 un trafic mobile de 11% en Afrique subsaharienne, un chiffre 2 fois plus que Facebook et 2,5 fois que Youtube. Il affichait donc une croissance de 50% entre 2014 et fin 2015, croissance qui n’a pas faibli car les concepteurs de Whatsapp ont su jouer cartes gagnantes.
Argument 1 : Des messages gratuits avec une faible connexion
On va être bref sur ce point. On sait tous que l’argument numéro 1 de whatsapp c’est sa gratuité en concurrence avec les messageries des opérateurs de téléphonie mobiles qui multiplient les surtaxes pour l’envoi des massages nationaux et internationaux. Whatsapp de son côté a choisi la gratuité, l’application synchronise automatiquement votre carnet d’adresse. La majorité des africains privilégient whatsapp par rapport à la messagerie traditionnelle pour les échanges de textes, vidéos, photos et documents dans leur vie professionnelle et privée. La nécessité de se connecter à la 3G, 4G ou wifi est obligatoire, ces couts de connexion sont économiques par rapport aux messages traditionnels surtout quand il s’agit d’une discussion de groupe.
Cet argument est beaucoup répété dans les pays de l’Afrique subsaharienne car l’application ne nécessite qu’un faible niveau de connexion internet. Facebook a donc acquis un outil de plus pour consolider sa croissance dans les pays en développement en rachetant en 2014 pour 22 milliards de dollars l’application Whatsapp.
Argument 2 : des appels gratuits et pleins de nouveautés
La gratuité des appels mise en place en février 2015, est sans doute l’atout essentiel de l’application whatsapp. Face aux couts exorbitants des appels à l’étranger, whatsapp s’est montré concurrent des opérateurs de téléphonie mobile dont il utilise néanmoins les licences 3G et 4G pour son fonctionnement. Alors que whatsapp n’était gratuit que pour sa première année, le créateur de l’application avait compris que la continuité de la gratuité était importante. La marque rachetée par Facebook en 2014 pour 22 milliards de dollars, a annoncé en juin 2016 que le chiffre d’appels vocaux journalier émis par les utilisateurs dans le monde atteignait 100 millions.
Ce qui représentait pour les opérateurs de téléphonie mobile un grand manque à gagner causant la suppression des services d’appels audio en février 2016 au Maroc sur la menace des opérateurs de téléphonie mobile marocains. Malgré cela, whatsapp n’arrête pas son plan et envisage développer un système d’appel vidéo et une boite de messagerie vocale pour concurrencer l’application Skype.
Argument 3 : la confidentialité et un intérêt politique
Aujourd’hui, tous les appels, messages, vidéos et photos que vous envoyez à vos contacts sont chiffrés par défaut, seul le destinateur ou le groupe à qui vous envoyez un message peut le lire. Que ce soit les pirates, les cybercriminels et même les propriétaires de l’application ne peuvent les lire. Ce renforcement des mesures de sécurité et de cryptage a été lancé en avril par les fondateurs de whatsapp (Brian Acton et Jan Koum). La messagerie de whatsapp avait été bloquée au Brésil pendant 48 heures en 2015 après le refus des propriétaires de l’application de donner des informations à la police sur une affaire criminelle, whatsapp fait figure de réseau sécurisé.
Au Burkina Faso, lors de la chute de Blaise Compaoré, de nombreuses conversations groupées circulaient entre les manifestants, qui tentaient d’éviter les contingents des policiers. Au Burundi encore, c’est via Whatsapp, notamment, que les lanceurs d’alerte ont fait circuler des informations, alors que les médias traditionnels avaient été muselés par le régime de Pierre Nkurunziza.
Dans les contextes de crise du continent, Whatsapp est devenu une véritable alternative. Nombre de poids lourds, du côté des oppositions ou des partis au pouvoir, en font désormais un outil essentiel pour leur communication
