Où est donc passée l’opposition? – Sénatoriale au Congo Brazzaville
Le 20 août dernier 1154 conseillers étaient appelés à élire le nouveaux sénat soit 72 sièges. Une fois de plus au Congo, l’opposition a manqué un grand RDV de la vie politique congolaise. Déjà moins armés par le nombre de conseiller, elle se voit coiffé au poteau par le Parti Congolais du Travail en sigle PCT, parti au pouvoir. Le PCT continue d’affirmer sa maitrise du jeu politique congolais avec le contrôle presque absolu de la chambre haute du parlement. Résultats des votes : le PCT a gagné 52 sièges sur 72 à pourvoir. Le RDPS (3), le MAR (2), le MCDDI (1), le PRL (1), le RC (1), le Club 2002 PUR (2), l’UDLC (1), le Congo en marche (1), UPADS (1) et les indépendants (7). Consulter la liste des partis politique du Congo Brazzaville pour découvrir les principaux acteurs de la politique congolaise.
« Les jours passent et l’opposition s’enfonce inexorablement dans les abysses de l’oubli. A l’Assemblée ses ténors sont inaudibles, aucune proposition ou contre-proposition retentissante. Les sénatoriales du 20 août courant, se sont soldées par une victoire nette du camp du Parti congolais du travail. Les places fortes réputées de l’opposition : Kinkala, Dolisie et même Pointe-Noire la frondeuse ont toutes été gagnées par la majorité présidentielle. Il y a doute sur la qualité de vie qui anime cette opposition comateuse.
Un inlassable opposant, Clément MIERASSA, s’étonne de cette discipline qui a conduit les membres du parti de la majorité présidentielle et ses alliés à appliquer les consignes comme un seul homme. Avec le sens de la formule qui le caractérise, il a dit qu’il n’y a pas eu élections de 72 sénateurs, mais nominations. Peut-être. On ne peut reprocher la discipline des adhérents et affiliés PCT, sans regarder plus attentivement dans son miroir.
La question qui se pose maintenant est une : un Sénat monocolore sera-t-il plus efficace, qu’une foule cacophonique tirant à hue et à dia au nom de la seule différenciation politique? Le peuple gagne-t-il dans le jeu qui consiste à crier «vert» quand l’autre camp s’annonce «rouge» ?
Je soutiens que le Sénat en formation sera une belle expérience à suivre. Il nous donnera à voir si les modèles démocratiques que nous avons adoptés ont du poids, positif, dans la vie de la Nation. Sinon, pas de débats : les lois passeront comme lettre à la poste et ceux qui feront mine de s’y opposer seront de simples opportunistes : pire qu’au temps du parti unique ! Mais, que l’opposition qui subsiste par les fumeroles qui la signalent ici et là se remette aussi en cause. Quelle que soit la vigueur de la magouille en face ; quelle que soit la qualité de ses dribbles, elle ne pouvait pas prétendre vaincre avec ses dissensions ouvertes, ses querelles et ses divisions affichées en public. A l’UDH-Yuki on est même allé jusqu’à la bagarre des factions, pour mieux afficher les égos qui ont éclos après la mort du leader-fondateur…
Nous aurons un Sénat sans opposition. Nous aurons une opposition sans présence marquée au Sénat. Le jeu d’équilibre se fera donc, espérons le, à la future Assemblée nationale. Mais il n’y a aucune raison de penser que les habiles joueurs d’aujourd’hui ne fassent pas fonctionner leurs tacticiens là-bas aussi. Du calme : il ne faut pas s’inquiéter de ce qui n’est pas encore. »
@Albert S. MIANZOUKOUTA – la semaine Africaine N°4192 Page 03 !
