Koffi Olomide avant l’avènement du Quartier latin International ( 1978-1991 )
Tout le monde connait le grand Mopao, le Quadra Coramane; la légende de la musique dans le monde et une icône de la rumba Congolaise (RDC). Il est vraisemblablement le formateur de plusieurs artistes dont le plus illustre est connu sous le nom de Fally Ipupa la merveille. De 1980 à 1991 il enregistre un total de 11 album dont 7 à succès. Cet homme c’est Koffi Olomidé, de son vrai nom Antoine Christophe Agbepa Mumba. Nous vous emmenons à la découverte d’un homme qui a tracé son chemin pour s’imposer au point de devenir la référence.
De ses premiers succès avec Viva La Musica à ses collaborations infructueuses en passant par ses difficultés à s’imposer à Kinshasa, chaque étape révèle les défis auxquels il a dû faire face. À 22 ans, il est sacré « Meilleur auteur-compositeur interprète du Zaïre » et « Meilleure vedette de la chanson zaïroise ». Malgré ce succès, il décide de partir en France pour poursuivre ses études et sa carrière. En 1982, il obtient un master à l’université de Paris, deux ans après avoir décroché sa licence en gestion à Bordeaux en 1980. Son mémoire portait sur le thème « La commercialisation de la richesse minière du Zaïre, un atout pour celui-ci ? ».
De retour à Kin, il peine à trouver un emploi et subit les moqueries des habitants de Lingwala, une réalité commune pour les « Belgicains » des années 70-80. Son oncle REECE lui conseille de relancer sa carrière musicale, mais ses tentatives échouent. Koffi a tenté de revenir en Europe sans succès, puis a rencontré Debaba, qui venait de quitter Victoria Eleison. Ensemble, ils ont formé le groupe Historia Musica, avec Koffi en tant que président et Debaba comme directeur financier. Malheureusement le groupe ne durera pas longtemps : Koffi aurait escroqué Debaba et utilisé l’argent pour retourner en Europe.
Arrivé en Europe, Koffi s installe à Bruxelles, où il retrouve son ami Beniko Popolipo en tournée avec Zaiko. Ensemble, ils enregistrent Ngounda, le premier album solo de Koffi, avec l’aide de Josky Kiambukuta de TPOK Jazz. L’album ne marche pas mais il continue à travailler dans le monde de la musique avec Papa Wemba ou encore Bozi , Lita Bembo… Koffi décide d’enregistrer Bokilo To Suki Wapi, une diss track contre le père de son ex-femme, Marianne Makosso. Le titre ne connaît pas de succès, et Koffi est convaincu que Wemba a bloqué sa réussite par sorcellerie. Il s’éloigne de Papa Wemba. Il retrouve son ami Emeneya, et ensemble, avec Popolipo, ils enregistrent l’album Lady Bo, ce qui leur vaut le surnom de Gang Ya Film. De retour à Kinshasa, il fait la promotion de l’album, participe à des shows en play-back, et se produit avec Victoria Eleison.
L’album est bien reçu et décide d’enregistrer l’album Diva avec les chanteurs de Choc Stars et les instrumentistes de Zaiko, sans oublier Josky d’OK Jazz. Cet album connaît un succès encore plus grand que le précédent. il enchaîne avec le 45 tours avec Ngobila en titre phare mais il fait un flop ( l’album marchera quelques années plus tard ). C’est ainsi que naît l’orchestre Quartier Latin le 26 novembre 1986.
Qui dit succès, dit rumeurs persistantes et Koffi Olomide n’y échappe pas et devient la cible de bruits affirmant qu’il serait mort du sida en Europe. Face à ces rumeurs, la chaîne télé Zaïre décide d’interviewer sa mère, en pleurs, croyant elle aussi à ces fausses informations. Koffi, qui était à Paris, apprend par sa mère les rumeurs sur sa mort et est choqué. Il décide alors d’enregistrer avec Fafa de Molokai l’album Dieu Voit Tout, convaincu qu’il mourra bientôt. Dans la chanson Dieu Voit Tout, il chante sa propre mort.
L’album sera un immense succès, confirmant sa réussite à Kinshasa et lui valu le prix de « Meilleur auteur-compositeur de l’année ». Mais, la chanson suscite beaucoup de polémique, car elle avait déjà été interprétée deux ans plus tôt par Reddy Amisi lors des concerts de Viva. Le succès de Dieu Voit Tout permet à Koffi d’obtenir un contrat avec le grand label éditions Kaluila créé en 1982 par Simon Louis Kaluila , qui a produit Dr Sakis, Empire Bakuba , Grand Zaiko, Nyboma etc…
Koffi s’associe à Manu Lima, qui apporte une nouvelle touche à sa musique, surnommée Tcha Tcho Love. Selon Koffi, le mot « tchatcho » vient d’Armando, mbonda chez Tabu Ley, qui a aussi participé à l’album Ngounda. On peut entendre ce cri chez Zaiko Langa Langa. Avec Rigo Star, ils enregistrent l’album Rue d’Amour, qui rencontre un immense succès. La chanson dédiée à Claudia Likulia lui permet d’obtenir une villa à Bandalungwa, Celle pour Myriam Moleka lui vaut une concession à Ma Campagne, où il construit sa célèbre villa de Mont Fleury. L’album entraîne une tournée en Afrique, notamment au Rwanda et en Centrafrique.
En 1988, Koffi prolonge son succès avec l’album Henriquet. La chanson Henriquet est dédiée à Carole Henriquet, élue Miss Congo-Brazzaville. Koffi a écrit ce morceau pour exprimer son désir de l’épouser après l’avoir rencontrée lors de la cérémonie de Miss Congo, mais elle refuse. Pour célébrer ses 10 ans de carrière, Koffi voit le promoteur Laudert landala organiser un grand concert avec Nyoka Longo au Palais du Peuple. En 1989, Koffi sort l’album Elle et Moi, dont la chanson éponyme est dédiée à sa fille Minou. Dans cet album, Koffi montre ses talents de multi-instrumentiste en jouant à la fois de la basse et de la guitare rythmique. Il a également donné à son guitariste rythmique, Do Akongo, l’opportunité d’ajouter une chanson à l’album (*Coucou*)
Le succès de Elle et Moi permet à Koffi de signer avec Sonodisc, qui lui offre un appartement à Paris. En 1990, il sort l’album Les Prisonniers Dorment incluant les tubes *Zéro Faute* et *Civilisé*. Cependant la chanson *Mbalula* crée une controverse à Kin en raison du clip vidéo où on aperçoit les seins d’une danseuse…Koffi reçoit de nombreux prix (meilleur auteur-compositeur, meilleur album, etc.) et *Zéro Faute* termine deuxième chanson de l’année, derrière *Exil* d’Adamo. En 1991, Koffi Olomide enregistre Koweït Rive Gauche et invite Beniko Popolipo, Djudju-Chet Luvengoka, Ngouma Lokito, Maïka Munan et Nyboma Canta. L’album, porté par le tube Papa Bonheur, connaît un grand succès à travers l’Afrique.
Il fait une tournée avec des musiciens basés en Europe pour la promotion de Koweït Rive Gauche. Après cet album, Koffi Olomide souhaite hisser son groupe Quartier Latin au même niveau que Zaiko, Viva, Anti Choc, ou encore les nouveaux venus Wenge Musica. Il décide alors d’enregistrer l’album Pas de Faux Pas en donnant des chansons à ces nouveaux chanteurs.
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Source : les anecdotes de la musique congolaise (compte X)